En 1973, la fondation de Renaissance du Vieux Limoges et la première frairie des Petits-Ventres permettent de sauver la rue de la Boucherie d’une destruction annoncée. Mais il apparaît indispensable de sauver également la mémoire du passé original de ce quartier de Limoges et de la corporation professionnelle qui y vivait. L’année suivante paraît, dans le bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, un article de cinq pages évoquant un « projet de création d’un musée de la Boucherie à Limoges ». L’objectif est non seulement « la réunion de documents iconographiques, d’outils, de costumes, d’archives, de matériel et d’objets divers », mais surtout de les « replacer dans leur cadre naturel, c’est-à-dire dans une boucherie aujourd’hui fermée, choisie et conservée sur place, la maison construite et destinée à usage de boucherie étant elle-même un témoin type, un objet de musée digne de conservation ».

  La mairie réussit, après de longs efforts, à acquérir une maison de la rue. Ce n’est qu’en 1980 que les premiers objets purent enfin y être installés. Tout particulièrement, mesdames Geneviève Mausset et Madeleine Sourioux et monsieur Jean Parot, tous trois descendants de familles de bouchers, y déposèrent de très nombreux outils, documents, meubles et costumes. La confrérie de Saint-Aurélien, confrérie de Messieurs les bouchers de la ville, garnit toute une salle consacrée au culte de son saint patron et à l’histoire de la confrérie. De nombreuses autres personnes ont également confié divers objets.

Aujourd’hui, dans la maison traditionnelle de la boucherie, vous verrez en particulier :

Au rez-de-chaussée :

  • La boutique : 
  • Le grand billot pour découper la viande.
  • « L’étau » où la viande est présentée.
  • La glacière, pour la conservation de la viande,
  • La cheminée, pour la cuisine familiale et celle des plats destinés à la vente.
  • Le comptoir où se tient la bouchère.
  • La cuisine, séparée de la boutique par une cloison vitrée :
  • La cuisinière à bois,
  • La table où l’on prend le repas familial, toujours prêt à servir le client éventuel.
  • Le buffet contenant la vaisselle.
  • La resserre, petite pièce sans lumière pour la conservation de la viande.
  • L’écurie – tuerie :
  • Le « charettou »,
  • Le coin pour le cheval.
  • La « presse à gras ».
  • Le « berceau » pour dépouiller les moutons et jeunes veaux.
  • Le soufflet pour décoller les peaux.
  • Le « jambier » pour soulever l’animal et le fendre.

La boutiquel'écurie tuerie

Au premier étage :

  • La salle des outils :
  • Les objets dans les poches des bouchers allant à la foire.
  • Les couteaux, feuilles, « esses », et autres ustensiles.
  • Les « chaffres », surnoms des différents bouchers.
la salle des outils
  • La chambre des parents :
  • Le lit d’acajou et le berceau.
  • Le coin toilette.
  • Les nombreux objets de piété.

La chambre des parents

Au deuxième étage :

  • La salle des ostensions :
  • Un pénitent feuille-morte.
  • Des photographies de la châsse, du reliquaire et des reliques de saint Aurélien.
  • Les cérémonies des ostensions.
  • Les objets du culte.

La salle des ostensions
  • La salle des traditions :
  • La remise des clés de la ville.
  • Les Rameaux, tenus par des bouchères en tenue traditionnelle.
  • « Le Saint-Esprit », bijou traditionnel des bouchères,
  • La frairie des Petits Ventres.
  • La cornue (brioche du jour des Rameaux) et la cène (pain du jour de Pâques).
  • Les barbichets.

La salle des traditions

Au grenier, le séchoir à peaux.