LE RAVALEMENT OBLIGATOIRE DES FACADES ADOPTÉ !

16/10/17

Nous le demandions, c'est lancé : le conseil municipal a voté en faveur du ravalement décennal obligatoire des façades.

Le 22 septembre 2013, nous diffusions un mémoire sur le patrimoine de Limoges où nous demandions plusieurs mesures dont celle-ci. Puis, dans le cadre de la campagne des élections municipales de 2014, nous adressions à tous les candidats un questionnaire sur leurs visions du patrimoine. Notre 3e question portait sur cette idée. Le 18 janvier 2017, nous écrivions à M le maire, lui récapitulant nos arguments sur ce sujet. Nous avions reçu en réponse un courrier, du 6 mars 2017, où nous relevions la phrase suivante : « Les propositions que vous formulez font partie de la palette d'outils examinée actuellement afin de développer les actions à mettre en œuvre pour mobiliser les habitants de Limoges dans ce même objectif d'améliorer et de protéger le patrimoine de notre ville ».

Ne sachant quoi en conclure, nous eûmes une surprise d'apprendre que la mesure que nous avons ainsi suggérée était présentée pour décision au conseil municipal du 27 septembre 2017.

Voici les échanges qui ont eu lieu lors de cette séance, sur ce point 15-1 à l'ordre du jour :

Mme Mauguien-Sicard, adjointe au maire en charge de la politique de la ville, a présenté le projet de délibération, premier d'une petite série de dossiers :

« Mes chers collègues, je vous demande, conformément aux dispositions du Code de la Construction et de l'Habitat, d'autoriser le maire, afin de poursuivre les efforts engagés par la Ville pour redynamiser le centre ville, notamment dans le cadre la Campagne d'Aide à la Réhabilitation et à la Protection du Patrimoine, de solliciter auprès de Monsieur le préfet de la Haute-Vienne l'inscription de la Ville sur la liste départementale des communes habilitées à imposer le ravalement des façades tous les dix ans... »

Passons sur les autres points présentés, qui firent l'objet de débats avant un retour sur notre thème.

M Reilhac, pour le groupe des socialistes et apparentés, se contenta de la déclaration suivante : « Je prenais juste la parole pour dire que nous nous abstiendrons sur la délibération 15-1 ».

Mme Soury, (Terre de Gauche) : « Je reviens sur la délibération concernant le ravalement obligatoire des façades. Avec cette délibération, vous souhaitez doter la municipalité d'instruments supplémentaires d'action publique pour la rénovation des façades du bâti ancien. Cette démarche pourrait être intéres-sante à condition qu'il ne s'agisse pas simplement de menacer les propriétaires de sanctions qui ris-quent bien au demeurant d'être peu efficaces, voire contre-productives. Attention, en effet, un crépi sur un mur en granit ou en pan de bois n'est pas une solution architecturale efficace ; en effet, les crépis sont à base de ciment et ne sont donc pas compa-tibles avec les techniques de construction tradition-nelles. En matière de préservation du patrimoine, il vaut parfois mieux ne rien faire que mal faire. Pour être autre chose qu'une machine à punir, un tel projet ne pourra être que très ambitieux et donc très lourd et s'inscrire dans une perspective longue. C'est bien d'un engagement à dix ans qu'il devrait s'agir. Il doit être préparé et mené en étroite coopération avec les différents acteurs concernés : les services municipaux, bien entendu, mais aussi l'Architecte des Bâtiments de France, les professionnels du bâtiment et notamment les artisans formés au bâti ancien. Est-ce le cas ? Quels seront les procédures de contrôle et par qui ? Quels moyens durables sont prévus pour expliquer et organiser toute ce dispositif aux Limougeauds ? Faute de réponses claires sur ces interrogations, nous nous abstiendrons sur cette délibération ».

Mme Mauguien-Sicard : « Pour répondre à vos interrogations, effectivement il y a un travail qui est fait. Si on devait faire le ravalement des façades obligatoire sans l'ABF, je pense qu'on se ferait taper sur les doigts. Non, évidemment, c'est un travail comme avec la CARPP : c'est un travail d'équipe, c'est évident. Par contre, dans le cadre de la présente délibération, il s'agit aujourd'hui de demander l'accord du préfet de la Haute-Vienne pour que la Ville de Limoges soit inscrite sur la liste des communes habilitées à procéder au ravalement des façades obligatoire. Ensuite, et c'est aussi le travail que réalisent les services, c'est de se dire ''sur quel périmètre allons-nous nous attacher à travailler ?'' Essentiellement, c'est une évidence, sur le périmètre du centre ville dont les voiries ont été refaites, et puis, ce que j'appelle les ''verrues urbanistiques'' qui ne sont pas forcément sur ce secteur-là. Donc, c'est un travail qui est fait actuellement, et après, il y aura d'autres délibérations et on vous présentera les secteurs délimités et les conditions financières que la Ville pourra apporter aux propriétaires pour rénover ces façades. Donc, effectivement, il y a un travail qui sera présenté et qui est fait par les services. Ce n'est pas du travail à la petite semaine ».

Les conseillers des autres listes ont voté pour, permettant l'adoption de la mesure.

Pouvons-nous nous permettre de témoigner ici de toute notre satisfaction devant cette décision ?

  1. L'Architecte des Bâtiments de France.
  2. Campagne d'Aide à la Réhabilitation et à la Protection du Patrimoine.

 

Un immeuble  à colombages  brûle

Le 14/07/17

Dans la nuit du 13 au 14 juillet 2017, un incendie s'est déclaré, pour une raison inconnue, au 65 avenue de Lattre de Tassigny. L'immeuble faisant face au débouché de la rue de Toulouse, les automobiliste attendant au feu rouge  avait le temps de  remarquer sa façade à colombages.

Immeuble_detruit

La maison a été construite entre 1849, ouverture de la route de Toulouse et Lyon, dans le prolongement du Pont-Neuf, et 1864, interdiction de la construction à colombages suite à l'incendie du quartier des Arènes.
Les flammes ont largement dévasté l'édifice et touché, plus légèrement, le 67. Il semble très improbable que la façade à pans de bois  pourra être sauvée.

Une maison à colombages de moins à Limoges, hélas !

 

CONTINUONS A RETABLIR LA VERITE SUR LE PSEUDO TEMPLE MACONNIQUE

Le 05/02/17

L'affaire du prétendu temple franc-maçon ('Lettre' précédente) a connu des rebondissements.

Tout d'abord, la préparation de la diffusion, par la télévision locale, de notre expertise sur ce site (mise en ligne sur le site de FR3 Limousin effective le 18 janvier), a suscité un courriel du promoteur, parvenu par voie indirecte. Il avançait de nouveaux arguments : les arcades seraient une structure voulue par l'architecte de 1896 pour « enjamber » les fondations antérieures en les respectant. De plus, il aurait été trouvé, à la cote NGF 274,26, un carrelage maçonnique « incontestable » de 60 m².

Mais ce dernier demeure caché, et sa découverte (si elle eut lieu) fut secrète : ceci autorise le doute. Concernant la cote, les initiales signifient ''Nivellement Général de la France'' : le nombre qui suit est une altitude ; elle ne prouve rien. Enfin, les photos du local montrent des arcades ''n'enjambant'' rien.

Autre rebondissement, une autre demande de permis de construire a été déposée pour cette propriété. La ''SAS Bertrand-Mapataud'' étant mise en liquidation judiciaire le 15 décembre 2016, le dossier fut déposé en mairie ce même jour par la ''SAS Archives Services''. Cette entreprise a comme objet statutaire l'entreposage et la gestion d'archives d'entreprise. Son idée est de faire de ce lieu un « bar à bière et bar à champagne ».

Au vu de ceci, nous avons d'abord informé de nos préoccupation les diverses instances administratives compétentes. Nous achevions ces démarches quand l'interview que nous avions accordé à FR3 Limousin fut diffusée au journal d'information régional. Le Populaire du Centre a alors proposé au président de RVL une interview ; espérant par ce moyen mettre les choses définitivement au point, il a accepté.

L'article, publié le 3 février, mettait en fait surtout en avant de nouveaux arguments de nos (mystérieux) contradicteurs. citons-en seulement deux, pour donner une idée de la qualité de ces ''preuves''. D'une part, des photos étaient publiées, montrant verres et outils maçonniques trouvés « lors des fouilles » de ce prétendu temple du Ier Empire ; objets impeccables, ni abîmés, ni salis, dont un compas à ressort inventé dans les années 1930. D'autre part, une arcade de la fondation de l'ex-bibliothèque, longeant l'ancienne propriété privée voisine autrefois bâtie (de nos jours en friche) devenait une « porte cochère » donnant « place Basse-de-la-Comédie », une place totalement inexistante !

Il était alors oiseux de répéter nos arguments : des ''preuves'', nouvelles et du même niveau, nous auraient été opposées. Concluons en rappelant les faits, en trois points : ce local n'a rien de maçonnique ; nous redoutons qu'il y ait eu destruction d'un site à fort potentiel archéologique ; nous redoutons qu'un bâtiment protégé par la ZPPAUP ait été fragilisé. Et libre à tout un chacun de répandre des affirmations contraires.

 

Rétablissons la vérité sur le prétendu « temple maçonnique souterrain » de la rue Haute de la Comédie

Le 04/01/17

Le 13 octobre 2016, Le Populaire du Centre publiait un "scoop" : un temple maçonnique souterrain aurait été découvert sous l'ancienne bibliothéque municipale, rue Haute de la Comédie: c'était même « le berceau » de la franc-maçonnerie dans notre ville.

Sur les photographies publiées apparaissait une vaste et haute salle à grandes arcades. Selon l'article, elle aurait été découverte par hasard, déblayée de la terre qui l'occupait et rénovée par le propriétaire. Elle aurait été identifiée avec le temple de la loge ''l'Harmonie'', installée dans cette rue à la fin de l'Ancien Régime ; des animations autour des célèbres bières Bertrand Mapataud doivent y être organisées. Ce lieu prendra le nom de ''Sixt Temple''.

L'ancien escalier du Central Hôtel, restauré et complété par les Compagnons du Devoir, apparaissait installé en ce lieu. Il avait été ongtemps conservé, d'une manière fort défectueuse, par la Ville. L'article expliquait qu'il avait été cédé par celle-ci aux Compagnons à charge pour eux de le rénover et compléter. Ce qui fut fait. Et l'escalier ainsi reconstitué a été déposé dans ce lieu pour être visible des Limougeauds, mais il est toujours la propriété des Compagnons.

Revenons à la salle. Les informations ainsi réunies nous laissaient déjà sceptiques : il y eut bien une loge en ce lieu, mais en 1806, et non à la fin de l'Ancien Régime. De plus, le premier site maçonnique attesté pour notre ville remonte à 1760 et se place dans la tour Pissevache, rue Vigne-de-Fer ; de plus, rien ne dit que l'atelier était en sous-sol, et pas dans un étage. Qualifier ce local de « berceau des francs-maçons » était donc déjà assez peu exact.

Il y a plus : certains immeubles de Limoges, (l'évêché, de nos jours Musée des Beaux-Arts, ou celui-ci, justement) sont bâtis sur des fondations en arcades c'est ce qu'on appelle une fondation sur radier. Serait-ce ces structures – donc, simplement les fondations de l'immeuble existant - qui ont été dégagées pour former cet espace?.

Nos adhérents en ont été informés de nos doutes dans notre Lettre d'information diffusée en novembre 2016. Depuis, nous avons eu confirmation que nous n'étions pas seuls à douter. Nous savons que les francs-maçons locaux rient de cette affaire, ou en haussent les épaules. La Société Archéologique et Historique du Limousin fut, dans sa séance du 25 octobre, plus affirmative que nous l'avions été... ou plus négative.

Car il faut, pour trancher cette affaire, revenir sur l'histoire précise de ce coin de Limoges.

Sous l'Ancien Régime, la parcelle en question était occupée par le couvent des Récollets de Saint-François ; les bâtiments formaient alors un L ouvert sur l'actuelle rue Haute-de-la-Comédie. Confisqués à la Révolution, ils devinrent la salle de comédie, d'où le nom de la rue. Après l'édification du théâtre (salle Berlioz) sur l'actuelle place de la République, les locaux désertés abritèrent une école professionnelle pour adolescents.

L'édifice actuel, de 1898, couvre une superficie un peu plus grande que l'ancien couvent. Il fut une école pour jeunes filles, puis la bibliothèque municipale ; il forme un U tourné vers le square Jean-Giraudoux, en sens inverse du précédent, donc.

C'est dire qu'il y eut là deux bâtiments complètement différents. La consultation de leurs plans et de celui de ce « temple » souterrain de 1806 prouve que ce dernier correspond avec les fondations de 1898 et pas du tout avec celles de l'édifice existant en 1806 ! Comment croire que des francs-maçons se sont réuni en 1806 dans une structure qui ne fut construite qu'en 1898 ?

Les internautes habitant Limoges sont invités à aller consulter aux Archives Municipales le dossier 4 M 89, et à le mettre en parallèle avec les plans du permis de construire, consultable en mairie. C'est exactement ce que nous avons fait.

Détail supplémentaire, le futur bar à bière, prétendu « berceau des francs-maçons », couvre, selon les plans du permis de construire 177m² ; par comparaison, le temple maçonnique, bien réel, celui-ci, de la rue des Coopérateurs, édifié au temps de la plus grande splendeur de la maçonnerie dans notre ville, fait quelque 100m².

Nous laissons les internautes conclure.

 

 

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2017

Resnaissance du Vieux Limoges vous souhaite

 bonne et heureuse Année 2017