RUE DE LA COURTINE, DE PLUS EN PLUS ETRANGE

Sur le chantier de la rue de la Courtine, RVL a obtenu, avec l'appui d'autres personnes, la valorisation du patrimoine mis au jour par les fouilles. Nous en sommes bien sûr très satisfaits.

Mais, lors du dernier "comité consultatif du patrimoine archéologique et historique", à la Mairie, les représentants de la Ville ont refait l'histoire de cette affaire : à les entendre, la Ville, la DRAC et l'aménageur ont tout fait bien dès le début, en dépit des "dérapages médiatiques" qui ont failli tout gâcher. Cela s'appelle "essayer de sauver la face". Pourquoi pas ?

Mais nous avons découvert une chose étrange : la première demande de permis de construire modificatif, déposée le 8 juin en mairie, prévoyait en sous sol un parking. N'ayant pu avoir accès au dossier, nous pensions que le parking était réduit et encerclait le mausolée, ce qui était déjà scandaleux.

C'était pire : il était important et s'étendait à la place du mausolée ! Et ce permis fut instruit sans difficulté après le 2 août, date de la protection du mausolée comme monument historique.

Et ON ose écrire, dans le communiqué DRAC Ville du 27 août 2012, que "dès le mois de juin", le principe de conservation du mausolée était "acté" entree l'aménageur et la DRAC.

Alors, que certains réécrivent l'affaire pour tenter de sauver la face, nous le répétons, pourquoi pas ? Mais les faits sont têtus.

PETITION

 une pétition est organisée par RVL avec un groupe de citoyens, pour la mise  en valeur des découvertes faites sur le site de la rue de la Courtine,  ex Flunch. Ces vestiges sont absolument exceptionnels. Je vous saurai  gré de la signer et de la diffuser.

http://www.petitions24.net/archeologie_a_limoges

 

PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE

L'affaire des fouilles archéologiques de la rue de la Courtine prend de l'ampleur inattendue.

Apres une démolition du bâtiment de l'ex-flunch décidée à tort et réalisée dans la précipitation, pour construire un magasin d'architecture très moderne. Cette autorisation fut accordée sans prescription de fouilles préalables mais la découverte des vestiges bloqua le chantier ; il fallait pourtant bien s'attendre à une découverte, en ce lieu ! Les fouilles exhumèrent des vestiges encore plus extraordinaires que tout ce qu'on pouvait imaginer : un mausolée paléochrétien d'un type très rare, entouré de très nombreuses sépultures. On imagine ce qu'il serait possible d'en faire pour le bien de la ville, de son attrait touristique...

Mais quelle décision fut alors prise ? De classer une partie des vestiges, de les enfermer dans une crypte archéologique réservée aux seuls spécialistes, et, par-dessus, comme si de rien n'était, de construire le magasin !

Donc, on se donne bonne conscience, à moindre frais, moyennant quoi, on continue à faire ce que l'on veut, et cela dans une ville d'art et d'histoire. "c'est la crise", répond la mairie ; était-ce la crise, pour les arènes, le baptistère, la domus à l'opus sectile, etc.? Limoges, ville d'art et d'histoire, a touché des subventions pour créer un centre d'interprétation d'architecture et du patrimoine : il y a de l'argent, il y a une occasion, ne manquera-t-il que le volonté ?

Renaissance du Vieux Limoges a déjà réagi, fortement, par des interventions dans les médias, par des courriers. Le responsable des fouilles, M Lhermite, a lui-même dit son avis "scandaleux" ; D'autres archéologues, d'autres associations nous ont rejoints. Les gens dans la rue nous interrogent.

Une ligne a été franchie. Sommes-nous ville d'art et d'histoire ? L'intérêt général doit-il être sacrifié à un intérêt privé ?

Le scandale est là.

IMMEUBLE MELLOTTEE

Rue Paul Dérignac, les bâtiments de l'ancienne usine de reliure d'art Mellottée se composent de deux parties :
> les anciens bureaux en façade sur rue, protégés par la ZPPAUP (devenus logements)
> les ateliers à l'arrière, non protégés.
Ils ont été intégrés dans les années 1960 au lycée Turgot voisin.

Un permis de construire a été accordé, en 2011, pour la partie arrière, plus la toiture de la partie avant. Il s'agit d'édifier de nouveaux locaux d'enseignement. Le demandeur est le conseil régional, en charge des lycées. Rien à dire. La demande de permis stipule expressément, à plusieurs reprises, que la partie avant est "hors projet", qu'elle sera "conservée", etc.

Et pourtant, les travaux se sont étendus à la partie avant, protégée et non concernée par le permis : cloisons, planchers, huisseries, escaliers, tout a disparu.

RVL a protesté. par lettres aux services concernés et dans la presse. L'architecte des bâtiments de France nous a répondu qu'elle regrettait ne pas avoir été interrogée avant travaux par les bénéficiaires du permis.

Une réponse du conseil régional nous est parvenue, indirectement : les planchers étaient pourris, il fallait agir ; pour le permis, il n'y a pas de problème, un permis modificatif de régularisation sera demandé !

Chacun jugera une telle "réponse".

FOUILLES DE L'EX-FLUNCH

Les fouilles de l'ex flunch sont extraordinairement riches. Les 200 sépultures, le mausolée paléochrétien en blocs de grand appareil antiques remployés apportent des éclairages nouveaux sur l'histoire de notre ville.

Et il n'y a même pas eu de prescription de fouilles, lors du permis de démolir.

Mais le permis de construire sur ce site un ensemble commercial affligeant de modernité banale a été accordé. A la fin du chantier, que va-t-il se passer ? Ne pourrait-on réfléchir à un autre avenir pour ce lieu qui s'avère capital ?

RVL va interroger sur ce thème les décideurs.

Le patrimoine limougeaud dans la tourmente

 Récapitulons les faits :

 1/ Le joli bâtiment du flunch, place Fournier, a été démoli dans la précipitation, des fouilles archéologiques ont pu être imposées mais par raccroc, après coup, un permis de construire vient d'être accordé sans prise en compte des fouilles archéologiques en cours, des découvertes plus que probables et, ce qui est pire, accordé dans la précipitation. Et pour construire quoi ? Une horreur banale !

 2/ Le beau bâtiment de l'immeuble Faure, place Winston-Churchill, est très menacé dans l'indifférence (pour ne pas dire plus) de la Ville. Tout, pour avoir une cité judiciaire !

 3/ Le bâtiment protégé des bureaux de l'usine Mellotée, rue Paul Derignac, vient d'être détruit sans autorisation ; maître d'oeuvre de cette démolition : le conseil régional !

 4 / Rue du Consulat, l'immeuble d'Aguesseau est en cours de démolition, sauf la façade ; RVL à dû intervenir fortement pour obtenir qu'au moins les boiseries soient préservées

 5/ Rue d'Isly, un permis de construire accordé sans souci de la protection des murs de clôture par la ZPPAUP. Le permis vient d'être annulé en justice

 Et d'autres informations très inquiétantes nous parviennent.

 Chacun conclura.

 

USINE MELLOTEE, RUE PAUL DERIGNAC :
QUE SE PASSE-T-IL ?

Rue Paul Dérignac se trouvent les locaux de l'ancienne usine Mellotée, reliusre d'art. Sur la rue se trouvaient les bureaux, derrière une splandide façade, puis les ateliers. Les bâtiments désertés ont été, il y a plusieurs années, acquis par le lycée professionnel Turgot, voisin.

La partie sur rue est protégée au titre de la ZPPAUP, comme édifice remarquable. le conseil régional a déposé une demande de permis de construire pour réaménager les ateliers, non protégés. Le permis a été accordé : rien à redire.

Sauf que les travaux ont aussi concerné la partie du bâtiment protégée par la ZPPAUP et non concernée par le permis de construire. Il ne reste de cette partie que les 4 murs. Le toits, les cloisons, les escaliers ont disparu. Nous nous interrogeons et menons l'enquête.

 

Immeuble Flunch

Feu le bâtiment du Flunch

IMMEUBLE DU FLUNCH

C'est une affaire riche en rebondissements qu'a connu la place Fournier. Résumons les faits.

A l'angle des rues Dalesme et de la Courtine, l'immeuble de l'ancien Flunch, auparavant droguerie Marbouty se composait de quatre éléments :

> une partie en maçonnerie formant l'arrondi des rues, avec plusieurs travées dans chaque voie, de la fin du XIXe siècle ou du tout début du XXe ;

> le prolongement dans la rue Dalesme, très remanié ;

> la partie en ardoises au-dessus, ajout sans intérêt de la fin du XXe siècle ;

> une partie basse, moderne, dans la rue de la Courtine.

Seul le premier élèment offrait un intérêt, parce qu'il s'intègrait parfaitement dans le paysage urbain.

Nous avions été alertés par la presse sur d'éventuels projets de construction ; nous avons demandé à consulter les permis, en mairie. Il y en a deux : un, encore en cours d'instruction et non consultable, pour l'édification d'un nouvel immeuble, et l'autre,  pour la démolition, accordé et consultable : il concernait une démolition totale. L'avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France annonçait même, à la place du Flunch, une « architecture... très contemporaine... représentative des premières décennies du XXIe siècle ». Pourtant, la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) et le PLU (Plan Local d'Urbanisme) semblent en contradiction avec une telle construction. Comme, peu après cette consultation, nous devions, par un hasard du calendrier, rencontrer M Vareille (voir ci-dessous), nous lui avons fait part de nos craintes et de notre analyse juridique ; l'opinion de notre interlocuteur était diamétralement opposée.

Il nous aurait fallu attendre le permis de construire pour juger sur pièces le projet. Mais les destructions ont commencé très vite, avant même la fin des délais de recours légaux, avant la délivrance du permis de construire ; ceci, légalement possible, dénotait une hâte qui n'a fait qu'amplifier nos craintes. Nous avons lancé une campagne de presse : merci aux journaux écrits, à la télévision locale, aux radios RCF Email Limousin et France Bleu Limousin, qui ont fait part de nos préoccupations. Cela, hélas, n'a pas suffi: l'immeuble est à terre !

Dans le même temps ou nous vivions cette destruction, nous nous inquiétions : les archéologues pourraient-ils intervenir sur le site ? Il est en effet probable qu'Augustoritum s'étendait jusque là; antérieurement au XIIe siècle, il y avait là les bâtiments monastiques de Saint-Martial et le cimetière des moines autour de la chapelle de la Courtine. Et le tout fut ensuite bouleversé par l'urbanisation, durant plusieurs siècles. Mais le permis de démolir avait été accordé sans prescription de fouilles...

En réunion à la mairie, nous avons évoqué ce point. Et, peu après, le journal local révélait que les bulldozers avaient mis à jour des vestiges archéologiques !

Une vue des sondages archéologiques

Vue des sondages archéologiques : angle de murs en grand appareil d'origine antique.

Nous avons agi à notre niveau. L'intervention des services de la DRAC a finalement permis de décider des sondages. Ils ont révélé, comme il fallait s'y attendre, de très intéressants vestiges : des sépultures, certaines en sarcophages, des pans de murs, dont un angle en pierres de grand appareil d'origine antique, sans doute en remploi, visible depuis la voie publique.

Les indispensables décisions furent alors prises par les responsables : le chantier de démolition est interrompu, un appel d'offre auprès des cabinets d'archéologie va être lancé, des fouilles régulières, complètes, seront réalisées ; cela va demander plusieurs mois. Qu'en est-il de la demande de permis de construire un immeuble d'une « architecture... très contemporaine », actuellement à l'instruction ?

Mais rappelons aussi que, déjà en 2007, lors de l'aménagement de la place Saint-Etienne, nous avions eu à signaler et déplorer la mise à jour de vestiges archéologiques à la pelleteuse...

A l'assemblée générale de RVL, le 22 février 2012, le président a fait une déclaration importante. Vous en trouverez le texte intégral ci-joint. Ce document, hélas, se passe de commentaire...
Voir le document.
 

ZPPAUP ET AVAP

La procédure est engagée : l'Aire de Valorisation de l'Architecture et du Patrimoine va remplacer la Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager. RVL souhaite pouvoir dire son mot au cours de cette élaboration, donner des idées, proposer des améliorations, bref, faire oeuvre constructive.

Mais nous espèrons aussi et surtout que la future AVAP permettra vraiment, et mieux que l'actuelle ZPPAUP, d'assurer une véritable et sérieuse valorisation de notre patrimoine. En ce début d'année, c'est le voeu que nous formulons...