PROJET DE RESIDENCE HOTELIERE AUX CASSEAUX

 Un permis de construire a été délivré pour une résidence hôtelière aux Casseaux. L'idée initiale était excellente : utiliser le vaste espace depuis longtemps à l'abandon, au croisement de la voie sur berge avec l'avenue Jean-Gagnant, réaménager l'aile Est de l'usine des Casseaux, elle aussi à l'abandon depuis quelques décennies, et profiter d'un site privilégié en entrée de ville. Nous suivions ce sujet depuis plusieurs mois.

 La loi française est ainsi faite que ce n'est qu'une fois le permis accordé – l'irrémédiable fait – que le citoyen est autorisé à consulter le dossier. Ce que nous avons fait, découvrant le projet d'un ensemble de 30 chambres, « 86 logements de résidence tourisme », 36 places de parking souterrain, piscine, sauna, hammam et bar.. Ce serait un bâtiment en L, formant avancée jusqu'à la rue Henri-Martin, s'appuyant à l'aile partiellement conservée de l'usine.

 L'édifice apparaît monochrome et monolithique. Monolithe, le terme n'est pas de nous : il émane de l'architecte lui-même ! Ce dernier veut « ouvrir » le quartier « sur le XXIe siècle » en implantant un bâtiment « offrant l'image d'un bloc monolithe de kaolin. Il aura un aspect extérieur comme taillé dans la masse ». Nous souhaiterions sur ce point comprendre comment le kaolin, roche friable, peut devenir un « bloc monolithe » aux angles rigoureusement coupés, ainsi que le souhaite l'architecte ; et nous nous étonnons que ce minéral blanc soit évoqué par un crépi beige ; mais il semblerait que le projet initial était bien celui d'un crépi blanc, et ce choix final aurait été pris pour intégrer le projet au paysage.Résidence hôtelière (image virtuelle)

 Cet hôtel sera un peu plus haut que l'usine, puisque la ligne de base de son – étrange – toiture sera la ligne de faîte du toit de l'usine : nous y reviendrons.

 En fin de compte, nous avons découverts sur les images virtuelles, dont on sait pourtant qu'elles embellissent la réalité future, une sorte de bunker juste devant le Four des Casseaux. Ce massif servira visuellement de socle à la cathédrale, qui paraîtra, selon certains angles, posée juste dessus. Notons aussi que le chevet est dissimulé sur l'image virtuelle derrière un arbre très bienvenu.

 Qu'en est-il de ce permis au niveau réglementaire - Ce permis contrevient à presque toutes les prescriptions de la zone AP2 de la ZPPAUP, celles, par exemple, exigeant « l'insertion du projet dans le front bâti existant » (AP2n-1-3) ou proscrivant « les ravalements d'aspect non conforme à l'architecture environnante » (AP2n-3-1). Mais il y a aussi une autre prescription, qui prévoit que « des architectures différentes, procédant d'une recherche de formes et volumes adaptés à des bâtiments à vocation particulière ou à caractère monumental, marquant les grandes fonctions de la ville, pourront être autorisées ». Ce texte, qui ne peut être qualifié que de très vague, permet tout. 

 D'un autre côté, cette construction contredit l'aspect paysager de la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager). Elle s'impose en effet dans un « cône de vue » en théorie protégé par ce document d'urbanisme (les « constructions qui seront réalisées dans les axes ou cônes de vue devront s'inscrire dans le paysage » (prescription N° 211)).

 Enfin, au dossier, le Service de l'Urbanisme de la Ville a donné l'avis suivant, en ce qui concerne l'application du droit des sols : « Dans la 'bande restreinte', l'article 7-2-3B n'est pas respecté : la hauteur des constructions projetées ne doit pas dépasser celle des immeubles voisins existants accolés dos à dos pour les constructions situées dans des îlots de forte densité ». Nous avons signalé ci-dessus ce problème de hauteur. Il y a donc là une illégalité, reconnue par la Ville elle-même, et pourtant le permis fut délivré par la Ville !

 Nous en avons discuté en diverses instances municipales (Comité de Quartier du centre, le 6 novembre 2008, Commission du Patrimoine Archéologique et Historique, le 18 novembre, Commission des Bords de Vienne, le 19 novembre). On nous opposa la nécessité de cet équipement (ce qui pourrait se discuter, avec la construction d'une résidence hôtelière au pied du Pont de la Révolution et le projet d'une autre sur le site de l'ancienne clinique Chénieux), que ce n'était qu'un problème de goût, toujours personnel. Et surtout, la réponse fut que l'Architecte des Bâtiments de France avait donné son indispensable avis favorable ; mais une lettre au dossier prouve que le premier avis, défavorable, fit l'objet d'un recours, abandonné après un second avis, favorable. Que conclure - Et rappelons que l'ensemble résidentiel édifié vers 1960 rue Neuve-Saint-Etienne, reçut l'aval de l'ABF de l'époque ! Résidence hotelière (entrée).

 Y aura-t-il bientôt un blockhaus à l'entrée principale d'une Ville d'Art et d'Histoire - Nous comptons en reparler bientôt avec M. Bernard Vareille, adjoint chargé de l'urbanisme. Mais un mince et bien amer espoir subsiste : avec la crise actuelle, il est possible que ce projet ne voit pas le jour.

DANS LA CITE ET AUX ABORDS

De nombreux chantiers animent actuellement la Cité et ses abords : faisons le point.

A l'angle du boulevard de la Corderie et de la rue des Petites-Maisons, la maison qui fut étayée depuis près d'une décennie vient d'être rasée. Des fouilles archéologiques sont prévues sur le site en février, avant construction d'un immeuble neuf.

Au Musée municipal de l'Evêché, d'après nos informations, les travaux ont lieu actuellement dans l'intérieur même de l'ancien palais.

Entre la rue de la Cathédrale et la place Haute-Cité, nous assistons au réaménagement de l'ancien couvent des Clarisses pour en faire un lieu d'accueil de familles en difficulté et de pélerins de Compostelle. Mais, côté place, un nouveau portail a été percé : les battants, particulièrement modernes, ne s'intègrent en rien à cette place d'aspect médiéval.

Place Saint-Etienne, M. Julien Denis, responsable du cabinet archéologique EVEHA, conduit des fouilles sur le site de l'ancienne 'maison du chauffeur du maire'. Nous accordons une très grande attention à cette opération, située dans le prolongement immédiat du baptistère paléochrètien. Les découvertes probables détermineront les choix architecturaux à venir pour fermer ce côté de la place.

Aux abords immédiats du Four des Casseaux, un permis de construire a été accordé pour une résidence hôtelière moderne et d'aspect très monolithique. Nous suivons ce dossier avec attention.

LA 36e FRAIRIE DES PETITS VENTRES

  Vendredi 17 octobre, la rue de la Boucherie s’animera pour la 36e Frairie des Petits Ventres : gogues, girauds, boudins, clafoutis, amourettes, rosé de Verneuil et cidre seront pantagrueliquement honorés. Mais rappelons quelques souvenirs et quelques faits.

  La frairie des Petits Ventres a été lancée en 1973 par Renaissance du Vieux Limoges pour sauver la rue de la Boucherie menacée de démolition – et elle a très fortement contribué a cet heureux résultat ; le lendemain de la première frairie, les journaux titraient que « Limoges a retrouvé son âme ».

  La Frairie fut organisée par RVL durant trois décennies ; depuis quelques années, nous avons transmis le flambeau à la Ville, à sa demande - qui rejoignait nos souhaits. Nous n’avons plus qu’un rôle protocolaire, ce qui nous satisfaits pleinement : nous invitons les autorités à la cérémonie d’inauguration et nous les accueillons, place du Poids-Public, à 19h00, pour la traditionnelle procession d’ouverture.

  Notre bébé a bien grandi en 36 ans… C’est une authentique fête populaire, intégrée à la vie sociale de notre ville et attirant des amateurs de bien au-delà des limites du département.

90e ANNIVERSAIRE DU 11 NOVEMBRE 1918

Notre association avait eu la chance, il y a déjà plusieurs mois, d’obtenir communication de documents de Limougeauds ou de Hauts-Viennois dans la guerre de 14-18 :

  • fond photographique de Fernand Malinvaud au sein du 63e Régiment d’Infanterie (le régiment de la caserne Beaupuy),
  • journal de guerre du médecin militaire André Charbonnier en 1915,
  • correspondance d’Emile Marquet, du Vigen, en 1914, (communiquée par M. M. Darfeuille, également du Vigen),
  • fond photographique de Mme N. Gilquin, de Solignac
  • quelques documents émanant d’autres personnes.
  • En outre, M. Paul Colmar nous a aimablement ouvert son inépuisable photothèque (merci à ces trois derniers).

Devant la richesse de cet ensemble, nous avions décidé de monter une grande exposition pour le 90e anniversaire de l’armistice de 1918. Elle était prévue dès le début – et aura lieu – dans la galerie Fortunor, place de la Motte, en coopération avec nos amis de la Banque Populaire Centre Atlantique. 

Or cette manifestation, déjà importante, a pris une nouvelle ampleur. Sur proposition de M. Pascal Plas, membre de RVL et historien (merci à lui), elle s’intègrera en effet dans les cérémonies nationales prévues pour cette occasion, et sera labellisée par le Ministère de la Défense. En outre, nous travaillerons en partenariat avec d’autres institutions : ONAC (Office National des Anciens Combattants), rectorat, BFM, Ville de Limoges et APHG (Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie de la Haute-Vienne) Nous publierons en outre un catalogue souvenir de cette exposition, en partenariat avec le rectorat.

Cette labellisation et ces partenariats constituent une reconnaissance de la qualité de nos expositions.

Au plan local, notre exposition s’intégrera dans un ensemble de manifestations plus vaste. En effet, il y aura aussi, en parallèle, une exposition, au rectorat, retraçant le déroulement de ce conflit,  et une autre, à la BFM, présentant des correspondances de guerre. Sont aussi prévues une pièce de théâtre par une compagnie du Gers, la projection d’un film sur les troubles psychiques liés à la guerre et des conférences ; l’une d’entre elles portera, bien sûr, sur les limogeages de 1914.

UNE RECONSTITUTION DU BAPTISTERE ET UN ETAT DES LIEUX DE LA CRYPTE SAINT MARTIAL

Nous vous suggérons d’aller visiter le site du cabinet d’études archéologiques EVEHA, sur http://www.eveha.fr/ . Vous y trouverez notamment, concernant Limoges :

  • Une reconstitution virtuelle (en photos et animée) du baptistère paléochrétien récemment découvert
  • L’état des études archéologiques et documentaires de la crypte Saint-Martial
  • Un historique du couvent, puis caserne de la Visitation

Un très bon site que nous recommandons, pour sa qualité de forme et pour les informations qu’il propose. En outre, pouvoir tourner autour du baptistère réapparu est un indéniable plaisir

 

PRISE DE CONTACT AVEC LA NOUVELLE EQUIPE MUNICIPALE

Après les élections municipales, nous avons souhaité prendre conctact avec les nouveaux adjoints en charge des questions de patrimoine et d'urbanisme. Ce fut donc à la fois avec plaisir et intérêt que nous avons rencontré, le 11 avril, madame Sylvie Bourandy, chargée du patrimoine, puis, le 20 juin, monsieur Bernard Vareille, pour l'urbanisme. Ces deux réunions ont permis de poser les bases d'une coopération constructive ; nous avons aussi survolé les principaux dossiers en attente - seulement les survoler, mais nous les approfondirons prochainement ensemble.

RVL A RECU RVL

  L’association Renaissance du Vieux Limoges (RVL) a eu le plaisir d’accueillir une délégation de l’association la Renaissance du Vieux Lyon (également RVL) ; selon le mot d’un de nos visiteurs, c’était « RVL au carré » !

  Nous avons fait visiter à nos hôtes (38 personnes) les quartiers anciens de Limoges. Le 1er mai en soirée, nous parcourions la rue de la Boucherie ; le 3 mai en matinée, nous visitions la Cité avec l’amical concours de M. Claude Husson, président de notre association sœur, Vie et Patrimoine de la Cité. Puis, nous avons regagné le Château pour un balade à travers le quartier du Verdurier, la place de la République, la cour du Temple et Saint-Michel-des-Lions. Nous en avons bien sûr profité pour montrer nos actions (la chapelle de Gay-Lussac), nos succès (la rénovation de la Cité), les réalisations municipales positives en cours (la rénovation des quartiers anciens au titre du PRI) et les erreurs (la place de la République fut jugée « stalinienne »).

  Ces deux visites, ainsi que les deux repas pris en commun, furent l’occasion non seulement de tisser des liens de franche cordialité, mais surtout d’échanger informations et expériences. Si nos hôtes ont découvert notre ville, nous avons découvert une grande institution, riche d’une longue expérience et d’un poids non négligeable ; nous avons relevé avec plaisir les similitudes (nombreuses, et pas seulement d’initiales) et différences entre eux et nous.

  Cette rencontre fut donc pour RVL, comme sans doute pour RVL, très enrichissante. A renouveler.

Les projets de suppression de la garnison de Limoges et le patrimoine militaire

  Les médias locaux viennent de révéler que la suppression totale de la garnison de Limoges serait sérieusement à l’étude ; rappelons que RVL a fait, il y a déjà quelques années, une étude sur l’histoire militaire de notre ville (bulletin de liaison n° 44 spécial). Mais, pour l’avenir, au-delà des aspects politiques et économiques de cette éventuelle décision, il nous appartient de poser la question du patrimoine.

  Certes, le terrain militaire du Mas-de-l’Age, à Couzeix, déjà cerné par les lotissements, sera très vite loti dès sa désaffectation. Mais, sur Limoges, que deviendront les casernes Beaublanc et Marceau - Des bâtiments pourront-ils être conservés moyennant transformation - Surtout, que deviendra l’hôtel du commandement, place Jourdan - Ce magnifique bâtiment, à conserver, il ne peut guère être dédié qu’à une fonction de résidence ou de représentation de haut de gamme. Mais laquelle - Dès que les études en cours seront devenues décisions, quelles qu’elles soient, RVL interrogera les décideurs sur cet aspect du dossier.

LIMOGES LABELLISEE VILLE D’ART ET D’HISTOIRE.

   La nouvelle tant espérée est enfin arrivée Limoges vient de se voir décerner par le Ministère de la Culture le label « Ville d’Art et d’Histoire. Renaissance du Vieux Limoges s’en réjouit vivement car cette mesure constitue pour le développement touristique et donc économique de notre ville un important atout supplémentaire. RVL adresse donc ses félicitations à la Ville

   Cependant, deux vérités doivent être rappelées à cette occasion. D’une part, c’est M. Levet, notre président fondateur, qui, le premier, avait suggéré à la mairie de solliciter cette labellisation ; une procédure avait été engagée, mais fut abandonnée au profit d’une autre labellisation (AVEC) présentée alors comme plus adaptée à Limoges ; puis la procédure fut reprise : elle se trouve aujourd’hui couronnée par cette heureuse décision. Mais nous ne pouvons que regretter le temps perdu. D’autre part, cette labellisation ne doit pas être considérée comme une fin en soi, une récompense terminale, mais bien plutôt comme un défi pour l’avenir : elle doit porter une exigence plus forte pour une protection toujours meilleure du patrimoine et des atouts touristique de Limoges.